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Côté pile, rien ne va plus. Je suis trempée de la tête au pied, la pluie froide et battante colle mon jean à mes cuisses. Je sens de grosses gouttes perlées dans mon cou et roulées le long de mon dos à l’intérieur de mon t-shirt trempé. Je découvre que le coupe-vent n’est pas forcément imperméable... Côté face, je claque des dents mais j’ai le sourire. Pour garder rythme et chaleur humaine, j’imite les pas chaloupés et amples mouvements de bras des danseurs de Ben l’Oncle soul. Il n’y a que la météo du bout du monde qui soit capricieuse. Moi, je prends ce qu’on me donne, les musiques aux couleurs du monde, ça réchauffe le cœur, j’applaudis encore et toujours les artistes talentueux du boudu.


 
Heureusement que l’après midi a été plus calme météorologiquement parlant, sinon je serais à l’heure actuelle sans doute au fond de mon lit dégoulinante et délirante de fièvre et complètement incapable de raconter mon dimanche à Crozon.


Le festival commence joyeusement avec the Renegades Steel Orchestra, un steel band (une vingtaine de percus : bassines et bidons) de Trinidad qui proposent des reprises de musique mondialement connue, allant de compositions de Bob Marley à Mozart. Depuis ce matin, c’est leur version de ‘No woman no cry’ que j’ai en tête… http://renegadessteelorchestra.co.tt     

 



Ensuite, je me suis frayée un chemin à travers la foule compacte et déjà fan de Jagee, qui représente à elle seule un unique et inspirant mélange ougando-suédo-allemand. Un cocktail d’excentricités. Ses influences – comme ses origines – sont multiples : soul, gospel, reggae, électro, jazz… Personnellement, j’ai préféré ses morceaux les plus rapides et punchy. On reconnaîtra là mon petit côté trip hop rock de quimpéro-quimpérois :).


… Ouf ! Louis Chedid a déjà commencé à montrer le bout de sa moustache sur la grande scène. J’ai lu de magnifiques proses d’Andrée Chedid, écouter d’incroyables solos guitare de M, je suis impatiente de chanter avec Louis Chedid. Avec lui, on apprend le bonheur en chantant, comme on apprend l’alphabet aux enfants. Et on participe avec les gestes, les claquements de doigts et les « HO ! HA ! », ça aide à conditionner son cerveau à la joie de vivre (si cela est tout ce qu’il nous reste). Une sorte de méthode coué musicale. http://www.louischedid.net


Et puis, je suis passée du côté du chapiteau. Je me suis allongée dans l’herbe et j’ai écouté la fusion pop rock hindustani de l’artiste britannico-indienne Susheela Raman. Mystique. Envoûtant. Transcendant. Pourtant, aussi élevé que s’est retrouvé mon âme au dessus de la presqu’île, mon corps a eu faim. http://www.myspace.com/susheela.raman


Et je me suis souvenue de tous les stands de cuisine du monde qui bordent l’enceinte du festival : paëlla, accras de morue, crêpes, pizzas, patates chaudes, du bio et du végétarien pour les puristes… Je salive d’abord sur l’assiette ‘découverte’ malgache. C’est délicieux, mais je ne sais pas exactement ce que je mange (et je n’ai pas retenu le nom des différents hors d’œuvre). Comme j’ai encore faim, je change de continent et tente le Tex Mex et ses traditionnels tacos y quesadillas. Mmmmm Chido, que rico* (Génial, comme c’est savoureux*). Magie du festival (ou de la bière), je deviens multilingue au boudu !


Soudain, j’aperçois la lumineuse et charismatique Oumou Sangaré, une des plus grandes chanteuses du Mali. Son chant m’interpelle. Je m’approche. Elle parle de la condition féminine dans le monde, du long combat qu’il reste à faire pour le droit des femmes dans tous les domaines de la vie, pour l’accès à l’éducation des filles par exemple… Oumou Sangaré est un exemple, une artiste reBELLE et généreuse. Bravo. http://www.myspace.com/oumousangare


Changement de registre avec la fanfare macédo-bretonne Gipsy Burek Orkestar. Mais comment une dizaine de musiciens réunis peuvent-ils faire autant de bruit ? L’ambiance sous le chapiteau est infernal : je brûle, je pousse, je sautille, je crie moi aussi si je veux survivre au délire collectif. C’est bruyant, c’est la fête, c’est comme ça et le pire, c’est qu’on en redemande.


Il faudra bien la soul de l’oncle Ben ou plutôt Ben l’Oncle Soul pour remettre un semblant d’ordre dans le semblant de désordre. Quel show ! De l’entertainment à l’américaine. Ben saute, court, danse et sa voix signée Motown ne vacille pas. Quelle performance ! Dommage pour l’effet boys band sur scène. Sinon rien à dire. Ben l’oncle soul donne de sa personne, il se mouille pour et comme son public fidèle jusqu’au bout. http://www.myspace.com/oncleben


Lorsque les lumières de la grande scène s’éteignent, la pluie a cessé. Je retire mon coupe-vent, je le tord, il dégorge du climat océanique. Je grelotte de froid, il est temps pour moi de quitter le bout du monde. Mais le rendez-vous est pris pour l'année prochaine, certainement mieux armée contre la tempête !



IMG 2082

 


 


http://www.festivalduboutdumonde.com


 

Tag(s) : #Concerts
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